L'Agenda de Mère

Tome 11 – 1970 



N° XI-1  
3 janvier
 
 

 
Le Matrimandir. La faillite des religions et de l'homme. Le pas que l'humanité doit faire immédiatement : une guérison de l'exclusivisme. La sur-vie = la vie et la mort ensemble. L'être supramental. Des faiblesses apparentes que les hommes méprisent, des forces inouïes qu'ils ne peuvent pas supporter.
10 janvier Le Matrimandir.
   
   
N° XI-2  
17 janvier
 
 
 
Le plan du Matrimandir : les idées mentales. Auroville et l'Ashram : la coupure n'est pas suffisante. Tous les ashramites sont devenus vieux. Un décantage à Auroville. De toutes petites choses qui enrayent l'action de la Force. Une Pression pour leur faire abdiquer leur petite personne.
   
   
N° XI-3  
28 janvier
 
Sri Aurobindo conduit l'auto du monde. Une nuit dans un corps qui meurt.
31 janvier
 
 
Tout est décidé jusque dans le microscopique. Le « changement d'autorité » dans les pays. Plus une partie de l'être s'approche de la transition... Le corps prend une sensibilité terrifiante.
7 février
 
 

 
L'état anarchique. Les lycéens qui s'immolent par le feu. Si les hommes savaient trop tôt que la mort n'existe pas... Le Biafra, le Vietnam : ils sont si fiers d'aller sur la lune et ils se massacrent sur la terre. Dès qu'un peu de conscience entre, ça déséquilibre tout ; alors à une échelle formidable...
21 février Une paix lumineuse et tellement vaste dans le corps.
   
   
N°XI-4  
28 février
 
 
 
 
Les maladies « dangereuses » et les choses insignifiantes : tout dépend de ce que le Seigneur a décidé. Les sensations du corps sont « fabriquées ». Rien n'est dit au corps. Je ne dors pas et je ne suis pas éveillée : une espèce d'état nouveau. Est-ce que ce corps est remplacé par un autre ? Et tout est différent.
18 mars
 
 
 
Un « déplacement » de conscience : le mal disparaît. La vie supramentale : une obéissance parfaite de la Matière à la conscience. Le centre lumineux des cellules. Vision du Sannyasin : ce que tu as été dans une vie précédente.
   
   
N° XI-5  
14 mars
 
 
 
 
 
 
 

 
Aphorisme 383 : « Les machines sont nécessaires à l'humanité en raison de son incurable barbarie. » Le temps de ça est fini. L'aurore d'une Conscience nouvelle. Les maladies « inévitables » = une question d'attitude. Dépasser cette prison mentale et respirer là-haut. On fait cette conquête : la vie physique doit être régie par la conscience supérieure et non par le mental. C'est le changement d'autorité. Le travail immense de Sri Aurobindo pour changer la structure du physique. Ce qui est établi s'accroche et se défend – il a perdu la partie. Le travail que Sri Aurobindo m'avait donné. Tout s'acharne comme des bêtes féroces, mais c'est fini.
   
   
N° XI-6  
25 mars
 

 


 
 
Le règne de l'argent tire à sa fin. Mathilde ouvre un poulailler. La Russie : il faut aller plus loin. Une organisation mondiale par une conscience mondiale. Auroville : pas d'argent ni d'impôts. Pas de gouvernants : des organisateurs. L'opinion publique est un mensonge. Ce corps sera-t-il préservé ou pas ? La nourriture rapporte une vieille difficulté. La conscience corporelle est déjà consciente d'un monde qui ne serait plus soumis aux mêmes lois. « C'est le moment qu'un corps change assez pour donner un espoir concret. »
   
   
N° XI-7  
28 mars
 
 
 
 
 
Le but de la vie est-il d'être heureux ? Aphorisme 422 : La douleur changée en Ananda. La fracture du petit doigt. Ce corps n'a jamais senti le besoin d'Ananda : faire ce qu'il faut. Ce n'est plus la Nature qui trouvera le moyen, c'est directement le Divin qui triture la Matière. La langue et les enfants d'Auroville. On sera citoyen du monde. Le corps a découvert sa manière d'être.
1er avril
 
 
Aphorisme 428 : Krishna et Kâlî. Sri Aurobindo signe Kâlî. Vision de Kâlî en 1914. Expérience du 24 novembre 1926. Je ne posais jamais de questions à Sri Aurobindo. Dix jours sans manger.
   
   
N° XI-8  
4 avril
 
 
Sri Aurobindo supramental sur son lit. L'armature des os ? Avoir une permanence sans fixité. Au point de l'inconnu. Une sorte de vibration nouvelle. Parfois le corps est pris de panique. La grande aventure.
11 avril
 
 
 
L'atmosphère est pleine des suggestions les plus absurdes. Pour quelques secondes, un échantillon merveilleux, mais ça ne dure pas. En bordure, mais de quoi ? Dès qu'il y a conscience de soi : un malaise inexprimable. Mère : c'est le Divin qui regarde.
   
   
N° XI-9  
18 avril
 
 
 
 
 
 
 
 
Mère dans le corps d'une disciple malade. Jamais je n'ai vécu si totalement dans le physique subtil : là et ici sans différence : c'est mince. Comme si l'on essayait de remplacer l'un par l'autre. Une perméation. Ça enlève de la fixité. C'était étonnamment l'un dans l'autre. Les lois physiques n'ont pas de sens. Si on savait ça, combien de peurs, de combinaisons s'effriteraient. Les « lois inéluctables » : une absurdité. La valeur du temps change. Un fonctionnement direct. Le corps n'obéit plus aux lois qui vous font tenir debout. La Mère de l'Ignorance. Le Dieu sémitique.
   
   
N° XI-10  
22 avril
 
 

 
Heureusement que je me tais : Mère déménage. Les scènes de la Nature derrière les filets. Le corps vit dans une angoisse constante : une manière d'être qui meurt. Un très grand souci de bon sens. Un Pouvoir qui pourrait ressusciter un mort. Il faut que les choses soient compréhensibles pour les autres.
2 mai
 
 
 
Auroville : pas de religions. La vision et l'audition naturelles diminuent, la prochaine manière croît. Tout effort pour garder la vieille manière = un malaise intolérable. Manger est devenu très difficile. Auroville : nous voulons la Vérité.
   
   
N° XI-11  
29 avril
 
 
 
 
 
 
 
Transfert du cœur. Des quantités de miracles, mais ils se cachent. La mort de Rishabhchand. La vie de ce corps est un miracle, n'importe qui serait mort. C'est surtout pour les autres que ça ferait une différence. Comment s'établira la relation avec la vieille conscience des hommes ? Une autre façon. Une drôle de souffrance ! Une nébuleuse qui n'est plus ça et pas encore ça. Une agonie sans arrêt : la vieille manière qui meurt. C'est beaucoup plus merveilleux qu'on ne peut l'imaginer. L'apparence est la dernière chose qui changera. La chose EST FAITE.
   
   
N° XI-12  
9 mai
 
 
 
 
 
Aphorisme 508 : Quand l'âme cesse de se soucier de l'image. Deux visions : Mère tue quelqu'un ; le corps insexué. Les 2 choses à maîtriser : ce que nous appelons la mort, et tous ces mouvements grossiers. Quelque chose doit changer dans la vibration pour que la Conscience puisse se manifester sans déformation. La Nature matérielle accepte la nouvelle création.
13 mai
 
 
 
 
 
(Satprem :) « Comment entrer en contact avec le physique subtil ? » J'y ai plutôt suivi Sri Aurobindo. Pas les mêmes lois de gravitation. Une manière d'être des cellules qui serait le commencement d'un nouveau corps : quand ça arrive, le corps a l'impression de mourir. Comme si l'un était changé en l'autre. Un abandon total : une évidence de tout. La moindre chose le dérange.
   
   
N° XI-13  
16 mai
 
 
 
Manger est devenu un problème. L'héroïsme qu'il faut. Entourée de gens qui vous croient malade et vous traitent comme une malade. La Chine. Le gouvernement de l'Inde demande s'il faut faire des bombes atomiques ?
20 mai
 
 
 
 
 
Aphorisme 518 : S'empoigner avec Dieu. Le Mensonge se débat contre la Vérité. La difficulté = le mental veut comprendre à sa manière. Les gens se demandent si ce sera pour une autre fois. Tout d'un coup en dehors de toutes les habitudes : un émerveillement, et puis ça disparaît. C'est si nouveau qu'on se sent au bord du dérangement. Un bon sens enraciné dans l'être. Les siècles d'habitudes.
23 mai
 
 
 
 
 
La nouvelle conscience : rien à voir avec les méditations. Toutes les autres réalisations, j'ai travaillé ; ça, c'est venu sans effort. Une conscience très pratique : fais ça, dis ça. Il faut être décanté sinon on prend ses impulsions pour des révélations. Tout est rapporté au Divin : les choses les plus microscopiques. Un mental nouveau avec des yeux de là-haut : ce serait effroyable mais c'est tellement comique !
   
   
N° XI-14  
27 mai
 
 
L'être surhumain et l'être supramental. Un être qui n'aurait plus besoin d'organes ? Si l'on absorbait directement l'essence : les vitamines ? Mme Théon et le pamplemousse. Se nourrir d'air ?
17 juin
 
 
Je vis dans un constant émerveillement : à chaque minute, ce qui est nécessaire. Ça vient juste appuyer sur l'endroit où il y avait une faiblesse.
20 juin
 
 
Changement de fonctionnement : la première impression est toujours un désordre. Mettre dans le corps une tranquille patience et le surrender complet : ne compter que sur l'intervention du Suprême.
27 juin
 
 
 
 
(Satprem :) « Il y a longtemps que tu ne parles plus. » (Mère :) Un tout petit déplacement de conscience : béatitude ou torture. Des moments où on hurlerait de douleur. Les vibrations qui souffrent sont soutenues par la masse générale. Une paix superlative dans une rapidité de mouvement imperceptible. Une expérience innombrable en même temps.
1er juillet
 
 
L'être psychique se matérialisera et deviendra l'être supramental : une continuité à l'évolution. C'est la suppression de la mort : il n'y a de supprimé que ce qui n'est pas selon la Vérité.
   
   
N° XI-15  
4 juillet
 
 
 
 
 
Quand l'identification est faite, il n'y a plus « être psychique et le reste ». C'est la souffrance qui me donne l'impression d'être « mon corps ». La bouche et la gorge = le contact avec le dehors ; si l'atmosphère est troublée, il y a du désordre là. Établir la paix du surrender : advienne que pourra. L'harmonie du fonctionnement devient miraculeuse, mais pas encore automatique.
11 juillet
 
 
 
 
 
Swami Ramalingam : les « os pliables ». Mère : expérience de la koundalini et des chakras. Les centres au-dessous des pieds. Les énergies remontées au cœur. La Lumière-de-Grâce et la Lumière supramentale. Des expériences individuelles à travers les âges. La bascule : souffrance, béatitude. Un déplacement à ce point différent dans une immobilité totale ! On ne sait rien-rien.
22 juillet
 
 
Les Avatars : s'il n'est pas unique, ça les dérange. J'aime mieux me dissoudre. Les hommes veulent toujours couper des morceaux du Seigneur.
   
   
N° XI-16  
25 juillet
 
 
 
 
Le Divin punit-il l'injustice ? Vision de l'univers en marche vers le Divin. La Conscience : pas quelque chose qui voit puis qui décide. La Conscience éternelle comme un Point. Une attitude intellectuelle qui met un voile sur la perception ; le corps DEVIENT ça. « Tout va vers ça, le faux chemin fait partie du bon. »
5 août
 
 
 
 
 
 
 
Cette Conscience n'admet pas que l'on prétende. Certaines gens viennent : des douleurs. Quand le corps disparaît, la Force qui passe devient formidable. L'impression de me mouvoir au-dedans de vous. Comme si je faisais du dedans. Un corps fluide, une conscience répandue même physiquement. Les problèmes se posent tout le temps, même pour avaler un déjeuner. Maintenir par la concentration un état qui n'est pas naturel selon l'ancienne manière : un travail herculéen. 90 ans d'habitudes.
   
   
N° XI-17  
2 septembre
 
 
(Un mois de « maladie ».) Le corps laissé à lui-même. Quelque chose de formidable... et qui a l'air imbécile. Le corps : une condensation d'un pouvoir formidable. Je ne sais pas si c'est ce corps qui le fera.
5 septembre
 
 
 
 
(L'Agenda terrible.) Des mouvements incontrôlés. Une infection au poumon. Le corps fatigué. Tout le temps essoufflée. Avant je pouvais passer des heures dans la concentration, cette joie m'a été enlevée. Les jambes me font mal. Si je me laissais aller, je crierais. C'est comme ça, l'enfer. Prie pour moi.
   
   
N° XI-18  
9 septembre
 
 
 
OM = le son de l'univers. J'étais toute la douleur du monde... sentie ensemble. La torture physique de Sri Aurobindo. Une angoisse qui pèse. Une interdiction de sortir du corps : quelque chose à trouver. « Nous vaincrons. » Est-ce que le moment est venu ? Ce doute est une torture.
12 septembre
 
 
 
 
 
 
Je ne peux plus rester concentrée : des mouvements incontrôlés. Le corps est devenu très encombrant. Les gens ne comprennent pas pourquoi je souffre. Depuis tant d'années, je rentrais dans le Seigneur, et ouf ! Ça rend la vie des autres insupportable. Plongée dans un monde que j'ignore à me débattre avec des lois que je ne connais pas... « Tu es le corps du monde. » Est-ce que ce n'est pas de la poésie ? « Le monde est infernal, c'est ça dans ton corps. » Merci... merci.
   
   
N° XI-19  
16 septembre
 
 
 
La paix est revenue. Mère rampant sur un toit. J'avais perdu la conscience que j'avais dans mon corps. Il fallait que la nature ait connu tout de l'ancienne création avant d'entrer dans la nouvelle. Les jours d'horreur : si je pouvais avoir purgé le monde de ça.
28 octobre
 
Savitri : « La grande Mère du monde a fait de son âme le corps de notre condition. »
31 octobre
 
La Genèse du Surhomme : l'impression d'entrer dans ce qui remplacera le mental. C'est vraiment un monde nouveau.









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